Archive for janvier 2010

Jim Woehrle and Michael Yonkers – Borders Of My Mind (autoproduit, 1974)

28 janvier 2010

Ce disque aurait aussi bien pu être un album solo de Michael Yonkers tant l’esprit est proche des autres disques du bonhomme. ‘Borders of my mind’ est un album sombre, brut et dépouillé. Peut être moins foutraque que les autres, les chansons y sont un peu plus conventionnelles. L’arrivée d’un piano y est pour beaucoup.

Yonkers ne sonne plus totalement comme un freak enregistrant des albums au fond de se cave mais plutôt comme un gars un brin décalé et amateur qui se lance dans le folk. La mariage entre piano et guitare donne à l’album une tonalité plus pop teintée de folk /rock. Les sonorités et les mélodies ne sont pas très éloignées de la face B du ‘Atom Heart Mother’ des Pink Floyd. Même ballades léthargiques, même accords de piano nonchalamment égrainés, même guitares endormies comme sur ‘Elaine’ ou ‘Monkey’s Tail’. Certains morceaux tels ‘Standing in the Door Way’ évoquent également l’atmosphère enfumée d’un piano bar au petit matin. L’album comporte cependant son lot de morceaux estampillés Michael Yonkers pur jus, folk lo-fi naïf et borderline, ‘Emily’, ‘Lonely Children’, ‘Happy Ending Woman’…

L’un des sommets de ‘Borders of My Mind’ est sans conteste ‘Lovely Lady Companion’. Le morceau commence inexplicablement par des éructations de la part des deux musiciens. Suit une très belle ligne de piano accompagnée d’une discrète guitare. La chanson est touchante et délicieusement maladroite. Michael Yonkers y chante sa peur de la solitude et de la mort : ‘Please be with me when i reach the end.  Please be with me when I’m here and please be with me when I go’. J’ai également une affection particulière pour  ‘Wagner’ et sa mélodie lumineuse gorgée d’espoir.

‘Borders of My Mind’  n’a malheureusement pas encore été réédité. Vous trouverez quelques morceaux en écoute ici et . Ci-dessous les noms des titres qui composent l’album afin que vous puissiez les identifier.

Borders of My Mind
Story Kind of Madness
Elaine
Wagner
Emily
Place Called Home
Standing in the Doorway
Goin’ Home

Lovely Lady Companion
Lonely Children
Monkey’s Tail
Smile Awhile For Me
Happy Ending Woman

Michael Yonkers – Goodby Sunball (autoproduit, 1974)

27 janvier 2010

Michael Yonkers fait parti de mon panthéon personnel des chanteurs folk cramés et obscurs. Il a sorti en solo 4 albums de folk bancal durant les années 70, Goodby Sunball est l’un d’eux. Ce fut également mon premier contact avec le chanteur (hormis Microminiature Love, mais c’est une autre histoire et les albums sont aux antipodes l’un de l’autre du point de vue musical).

Assez radicale comme entrée en matière. Michael Yonkers est seul à la guitare et chante d’une voix traînante et grave des chansons plus déprimantes les unes que les autres. Chanteur solitaire qui enregistre ses morceaux dans son coin et par ses propres moyens en se foutant totalement de ce que les autres personnes pourraient bien en penser, Michael Yonkers est l’illustration parfaite des termes loner folk ou downer folk. Ses chansons sont à mi chemin entre hymnes pour pochtrons en pleine descente et cantiques de Noël dégénérés.  Il se dégage quelque chose d’assez fascinant et énigmatique de cet album. Il m’évoque invariablement un vieux film en noir et blanc à l’image jaunie et granuleuse. On y verrait une campagne nue et déserte sur fond de couché de soleil.

La musique de Goodby Sunball est décharnée et désuète. Elle possède un charme suranné à la fois touchant et pathétique. Michael Yonkers allie sens du tragique et naïveté désarmante. A tel point que l’on frôle souvent le grotesque tellement il semble difficile de croire qu’il n’y a pas de second degrés ici. Et pourtant Michael Yonkers est profondément sincère. Il est complètement à contre courant de tout ce qui peut se faire, solitaire et anachronique.

Michael Yonkers balade son spleen gothique tout au long de l’album mais la dernière piste est de loin la plus étrange. Il s’agit d’une version retravaillée du premier morceau. La mélodie et les paroles sont reprises et insérées dans un collage infernal et cauchemardesque. Je n’ai jamais pris d’acide mais je veux bien croire qu’un bad trip ressemble au quelque chose comme cela. Bandes inversées et voix trafiquées s’exprimant dans une langue inconnue viennent clore magistralement cet album surréaliste.

Malheureusement Goodby Sunball n’a pas encore été réédité contrairement à ‘Grimwood’. Ça ne devrait sûrement pas trop tardé mais en attendant il est possible d’écouter quelques morceaux ici et . Ils sont malheureusement mélangés à ceux des autres albums. Pour vous y retrouver, voici ci-dessuos la liste des morceaux de l’album Goodby Sunball. Bonne écoute.

1  – Goodby Sunball
2  – Tell Me Of Love
3  – The Day Of Jubilee
4  – Angel Of The Snow
5  – Anne Is Me Lassie
6  – Another Day
7  – Morning Of Love
8  – Someone Like You
9 –  Early Wakin Mornin
10-  Strange And Lonely Land
11-  Oh Can You Tell Me
12-  Time Honored Love
13-  Goodby Sunball


 

Satwa – Satwa (autoproduit, 1973 / Time-Lag, 2005)

27 janvier 2010

Petit bijou exhumé par Time-Lag, Satwa est l’unique disque du duo formé par Lula Côrtes et Lailson de Holanda Cavalcanti. Il fut enregistré en 1973 au Brésil peu de temps après que les deux musiciens se soient rencontré au cours du festival « The Experimental Fair of Music » dont Lailson coordonnait la partie dédiée à la musique. Le pays était encore sous le joug d’un régime militaire qui contrôlait la moindre production artistique, les paroles des chansons devaient donc être soumises à un organisme de censure. Lula et Lailson firent par conséquent le choix de faire un album purement instrumental. Armés d’une guitare 12 cordes et d’un sitar marocain, le duo enregistra aux studios Rozmblit le premier album indépendant du Brésil.

Leur musique est un mélange de mélodies brésiliennes, de sonorités orientale et de folk.  L’album s’ouvre superbement par un morceau intitulé sobrement ‘Satwa’. Celui-ci donne le ton de l’album : mélodies ensoleillées alternant entre sérénité et envolées lumineuses. Le sitar de Lula et la guitare de Lailson s’enchevêtrent merveilleusement et nous embarquent en de douces rêveries. Les morceaux se succèdent et crée un paysage radieux et mouvant dans lequel les mélodies allègres ondulent paisiblement. Il s’en dégage un sentiment de bien être et de joie paisible. Seul ‘Appacidonate’ qui clôt la face A du vinyle est plus sombre et mélancolique

Sur la face B c’est ‘ Blue Do Cachorro Muito Louco’ qui tranche avec le reste des morceaux. Contrastant avec les lourds accords de Lailson, Robertinho do Recife s’invite avec sa guitare électrique et propulse le morceau vers des contrées proches du blues psychédélique. Son solo de guitare flamboyant atteint par moment une intensité orgasmique qui tend à l’illumination. Pur moment de magie et assurément l’un des moment de bravoure de l’album.

Chef d’oeuvre de folk psychédélique ‘Satwa’ est un album intense à la beauté lumineuse qui plus de 30 ans après sa sortie se voit enfin offrir la réédition qu’il mérite. Si vous ne devez acheter qu’un album ce mois-ci…

The Trees Community – The Christ Tree (Hand Eye / Dark Holler, 2007)

19 janvier 2010

Encore un album acid folk culte et obscure sauvé de l’oubli par une réédition bien venue et très soignée.

Durant les années 70, The Trees Community fut une communauté chrétienne basée à New York à la Cathédrale St John The Divine. Leur musique comporte des éléments issus d’une multitude de cultures différentes, piochant aussi bien dans le folk américain, les ragas indiens, les musiques rituelles tibétaines ou les rythmes africains. Plus de 80 instruments étaient utilisés… Ne partez pas ! Revenez ! Je comprends que cela puisse faire peur sur le papier. Une bande de hippies chantant Jésus sur fond de musique du monde. Oubliez vos a priori : il n’en est rien. ‘The Christ Tree’, second album enregistré par le groupe, est un disque d’une fabuleuse beauté, bien loin de tout cliché chrétien gentiment niais ‘Jésus Revient’ ou soupe insipide façon musique du monde de supermarché pour quinquagénaire de gauche engagé.

Je n’avais jamais entendu rien de semblable à la musique de The Trees Community. Comme le fait remarqué David Tibet dans les notes du livret qui accompagne l’album, ‘It is a journey into the beliefs of the christian faith as experienced with profound joy by believers. A psychedelic masterpiece, whose closest companion might be the Incredible String Band’s The Hangman’s beautiful Daughter…’ Joie illuminée et intense, certes mais matinée de tensions et d’une certaine violence latente. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un album de folk chrétien post hippie, The Christ Tree ne sonne jamais complètement apaisé. La musique comporte toujours un côté sombre qui donne une profondeur et une complexité à la palette de sentiments déployée par le groupe et lui évite ainsi tout côté dogmatique prêchi-prêcha bien pensant. La ferveur est indéniablement là et elle culmine et explose dans des éclats de dissonances et de stridences aussi fascinants qu’effrayants. Entre cultures traditionnelles du monde entier, musique occidentale, harmonies moyenâgeuses, folk théâtral et envolées expérimentales, The Trees Community accouche d’une musique très complexe mais toujours belle.

Il existe 2 versions de la réédition de l’album. La première 4 CD, comporte l’album originel, plus ‘A portrait of Jesus in Music’, un album sorti en cassette un peu avant ‘The Christ Tree’, ainsi qu’un live de 1973 qui occupe les 2 derniers CD. La deuxième version est un unique CD contenant l’album et des extraits du live. Il existe également un  bootleg qui reprend la pochette originale de l’album parue en 1975 mais dont la qualité sonore est inférieure à la réédition légale réalisé par Hand/Eye.

Pour plus d’information sur The Trees Community, leur site officiel est ici. Pour écouter des morceaux, leur myspace est.

Bill Orcutt & Paul Hession

15 janvier 2010

Je ne peux résister au plaisir de poster cette nouvelle vidéo de Bill Orcutt live en compagnie du batteur Paul Hession. Ah, si seulement je pouvais le voir en concert…

Fursaxa – Fursaxa (Ecstatic Peace, 2002)

15 janvier 2010

Fursaxa, alias Tara Burke, est l’un de mes immenses coups de coeur de ces dernières années. C’est en découvrant sa musique et celle de Six Organs of Admittance que je me suis intéressé plus près à la scène freak-free-acid-weird folk, peu importe comment vous la nommez.

Son deuxième album sobrement intitulé Fursaxa, sorti en 2002 sur Ecstatic Peace le label de Thurston Moore, pose d’emblée les bases de son univers onirique et profondément mystique, quelque part à mi chemin entre Lau Nau et nico.

Tara Burke joue d’une grande variété d’instruments, harmonium, farfisa, guitare, flûte, percussions… qu’elle sample et à partir desquels elle crée des boucles. Elle vient ensuite y poser sa voix  profonde. Contrairement à ses prestations live durant lesquelles elle étire les morceaux en de longues dérives hypnotiques, cet album éponyme est constitué de 19 courts titres. 19 vignettes d’une douce et tendre étrangeté qui envoûtent et embarquent l’auditeur dans un monde mystérieux et fascinant.

La musique de Fursaxa est hantée et possédée. Les morceaux naviguent entre musiques religieuses, chansons folk hallucinées, musiques rituelles et comptines surréalistes. Il s’en dégage quelque chose d’à la fois, effrayant, enfantin et candide. La production lo-fi vient renforcer le côté intimiste et attachant de cette musique faite de bouts de ficelle par une artiste solitaire.

Cet album est fascinant et donne à attendre Fursaxa à ses débuts. Elle ne joue pas encore un folk ambient et éthéré mais nous délivre des morceaux plus bruts, sortes d’esquisses de ses albums ultérieurs.

Son myspace pas très fourni ici. Des vidéos , et

Vashti Bunyan – Just Another Diamond Day (Spinney, 1970)

7 janvier 2010

Je ne connais rien de plus doux au monde que ‘Just Another Diamond day’. Rien à part bien sûr l’étreinte de ma chérie. La musique de Vashti Bunyan est d’une pureté et d’une douceur absolue. Elle est une ode à la beauté de la nature. Vashti Bunyan chante d’une voix claire et fragile des textes simples, parfois naïfs mais toujours d’une grande honnêteté. Ils relatent le voyage de la chanteuse durant un an et demi en roulotte à travers le nord du Royaume Uni avec pour compagnons Robert son petit ami, Bess le cheval et Blue le chien.

Ce disque hors du temps est à mille lieux de la furie du monde. La musique aussi légère qu’un souffle est ciselée par Christopher Sykes, John James, Simon Nicol, Robin Williamson de l’Incredible String Band et Dave Swarbrick de Fairport Convention. Les musiciens confectionnent un écrin de mandoline, harpe, guitare, banjo et dulcichord qui accompagne parfaitement la voix délicate de Vashti. Le tout est porté par les sublimes arrangements de Robert Kirby et la production cristalline Joe Boyd. Tout comme pour l’album ‘Five Leaves Left’, le duo Boyd / Kirby accouche à nouveau d’un petit bijou de délicatesse et de perfection. Les albums de Nick Drake et de Vashti Bunyan partage également un sentiment commun d’innocence et de pureté. Cependant contrairement au disque de Nick Drake, ‘Just Another Diamond day’ respire le bonheur et la sérénité. Cet album dégage un sentiment de plénitude. Il reflète la joie de Vashti d’avoir  trouver sa place en ce monde et de vivre la vie rurale et nomade dont elle rêvait. Le résultat  est désarmant de beauté et confondant de délicatesse.

J’avais souligné dans une chronique précédente le caractère éminemment féminin de la musique de Lau Nau. Je ne peux trouver meilleur adjectif pour décrire celle de Vashti. Elle incarne la tendresse. Quand j’aurais un enfant j’aimerai le prendre dans mes bras et m’installer dans un fauteuil près d’une fenêtre et regarder le jardin encore baigné de brume matinale en écoutant ‘Just Another Diamond Day’.

Voilà le genre de pensée qui peuvent germer de l’écoute de ‘Just Another Diamond Day’, c’est dire le pouvoir de cet album. Passé totalement inaperçu lors de sa sortie en 1970, il a depuis gagné le statut d’album culte et de chef d’oeuvre oublié et ne cesse d’être découvert par un public toujours plus large sous l’impulsion des artistes de la nouvelle scène folk, Animal Collective en tête.

En écoute ici

Nick Drake – Five Leaves Left (Island, 1969)

6 janvier 2010

J’ai une relation assez étrange et avec cet album et avec l’oeuvre de Nick Drake en général. je l’ai découvert assez tard, au début des années 2000. Je ne sais plus exactement quand ni comment. Au détour d’une liste des meilleurs albums de ‘rock’ sûrement mais je ne sais plus laquelle. Peu importe ‘Five Leaves Left’ est sur toutes les listes qui m’ont marquées. Cette omniprésence m’a tout d’abord un peu gêné. Mais qui pouvait bien être ce Nick Drake qu’il était de bon ton d’aimer ? La première écoute et celles qui suivront ne me convaincront pas du tout. La musique me paraissait trop douce, trop lisse. Elle glissait sur moi et il n’y avait aucune aspérité, aucun élément rugueux auquel je pouvais m’accrocher. ‘Five Leaves Left’ me paraissait trop normal, trop bien fait mais en même temps neutre et gris. J’ai laissé tombé. Pendant les années qui suivirent je continuerai à lire beaucoup de bien sur Nick Drake. Beaucoup de compliments faits de manière intelligente et personnelle qui balleront le fantôme de consensus mou qui avait commencé à s’installer dans mon esprit, mais rien n’y faisait, la musique de Nick Drake ne me touchait pas. Et puis c’est arrivé. Lentement elle est  devenue quelque chose à part. Elle s’est progressivement mise à me chatouiller l’âme et les entrailles, ‘Five Leaves Left’ en particulier.

Je ne pourrais même pas dire exactement ce que j’aime dans cette musique. Elle me touche c’est tout. Je ne suis même pas sûr de la trouver triste ou mélancolique comme beaucoup de gens paresseux la résument trop souvent. Cela va bien au delà, c’est bien plus profond. Il y a quelque chose de l’ordre d’un accablement de ne pas trouver sa place dans le monde mais en même temps une exaltation et une joie d’en faire partie et de se battre pour s’y affirmer et se trouver soi même. Tous les morceaux de ‘Five Leaves Left’ ont leur part d’ombre et de lumière. Écoutez la mélodie sautillante de ‘Cello Song’ contraster avec le violoncelle lancinant, ou la voix fatiguée de Nick Drake en comparaison du piano enjoué de ‘Man In a Shed’.

La musique de Nick Drake est d’une fragilité et d’une beauté confondante. Elle est humble, toute en retenue, elle ne s’impose jamais. C’est peut être pour cela qu’elle est passée inaperçue dans le boucan des guitares électriques des années 60 et 70. De la même façon, lors des derniers concerts du chanteur, les bruits des personnes au bar finissait en par couvrir la musique, ne laissant d’autre choix  à Nick que de se taire et de quitter la scène après de longues minutes de silence et de solitude et ce jusqu’à ne plus donner de concert du tout. La voix feutrée de Nick Drake traduit à merveille les secrètes espérances et les blessures du jeune homme introverti ; elle n’est pas encore lessivée et éteinte comme sur ‘Pink Moon’.  Les magnifiques arrangements de Robert Kirby ami du chanteur en soulignent la grâce et la légèreté. C’est le producteur Joe Boyd qui proposa à Nick Drake l’idée d’utiliser des cordes pour accompagner ses mélodies, avec pour modèle les arrangements du premier album de Leonard Cohen réalisé par John Simon. Seul ‘River Man’ ne fut pas arrangé par Robert Kirby car il n’arrivait pas à faire ce que Nick Drake voulait. Harry Robinson, qui composa entre autres les musiques des film de la Hammer, et qui était connu pour ses talents de faussaire fut appelé à la rescousse. Nick voulait que le morceau sonne comme du Delius, Robinson l’arrangea à la manière de Delius. Quelle gravité insondable émane de ‘River Man’ ! Quelle beauté crépusculaire ! Comment un frêle et timide jeune homme de 21 ans peut-il écrire cela ? Les paroles cryptiques m’échappent mais il s’en dégage la beauté et la fragilité d’une flamme vacillante.

Avant de lire ‘White Bicycles‘, je n’avais jamais remarqué à quel point Nick Drake était un virtuose de la guitare. Joe Boyd qui pourtant avait collaboré avec Bert Jansch, John Renbourn et John Martyn considérait que personne ne pouvait se mesurer à la maestria de Nick. Cependant comme il le concédait, ‘sa technique était si limpide qu’il fallait un moment pour saisir à quel point elle était complexe’.

‘Five Leaves Left’ fait parti de ces albums uniques, touchés par la grâce mais dont la beauté fragile ne se dévoile que peu à peu. Seul ‘Astral Weeks’ de Van Morrison peut soutenir la comparaison. J’ai mis du temps à aimer cet album, mais il fait aujourd’hui parti de mon Panthéon personnel. Devandra Banhart va jusqu’à dire que Nick Drake est un saint. Je n’irai pas jusqu’à là mais il est sûrement l’une des plus troublantes et insaisissables icônes du folk anglais.

‘ Five Leaves Left’  en écoute ici