Jack Rose est mort, vive Jack Rose. Quand j’ai entendu les premières notes du nouvel album de Bill Orcutt , ‘A New Way to Pay Old Debts’, j’ai immédiatement pensé au 45T sorti par Jack Rose sur le label Tequila Sunrise. Bill Orcutt est l’ancien guitariste de Harry Pussy, groupe que je n’ai jamais réussi à écouter, leur musique restant du bruit pour moi. En découvrant le disque de Bill Orcutt, je me suis dit qu’il s’agissait de l’album que je rêvais que Jack Rose fasse mais qu’il ne fera malheureusement jamais. J’attendais cet album depuis des années. Non pas que je connaissais Bill Orcutt ou je savais ni ne me souciais qu’il menait une carrière solo, mais parce que je rêvais qu’un tel album existe (ou du moins que j’en ai connaissance). Tout a commencé quand j’ai découvert Derek Bailey. Je n’ai jamais réussi à écouter sa musique mais je voulais désespérément l’aimer. Bien qu’elle reste incompréhensible pour moi, je sais qu’elle recèle un univers sans limites, d’une liberté totale où il doit être merveilleux de s’aventurer. Je suis resté à l’entrée du royaume de Bailey frustré et déçu et ‘A New Way to Pay Old Debts’ est apparu m’accueillent les bras ouverts et me gratifiant ainsi les plaisirs auxquels j’aspirais.
Je jubilais à l’idée de découvrir ‘A New Way to Pay old Debts’ dans son intégralité mais l’excitation a été de courte durée car j’ai appris que l’album était déjà épuisé et introuvable. Plus une seule copie en vente, pas même sur ebay. Heureusement pour moi, le label a eu la bonne idée de le rééditer. Je l’ai reçu il y a quelque jours et c’est une bombe atomique. Une successions de déflagrations sonores non stop. Une décharge d’énergie brute du début à la fin de chaque faces du vinyle. Pourquoi je ne peux pas écouter Derek bailey alors que je saute partout en écoutant cet album est un mystère. Oreilles sensibles s’abstenir. Bill Orcutt joue comme un malade sur une guitare à l’accordage assez particulier. Les cordes frisent et les notes explosent libérant une énergie inouïe qui vous scotche au plafond.La puissance primitive du blues originel est ici poussée à son paroxysme. L’instrument est au bord de l’agonie mais l’on devine sous le déluge de « fausses » notes une technique et une maîtrise indéniable.
Ce disque sorti de nulle part et réalisé par un musicien dont je déteste le groupe a été un véritable choc. Je vais désormais suis Bill Orcutt de très près et guetter sur ebay le 45T qu’il a sorti quelque mois avant cet album.
Ci-dessous, une improvisation mise en ligne sur le site de Palilalia le label de Bill Orcutt, ainsi qu’un extrait de l’album.
Bill Orcutt, A New Way to Pay Old Debts, Palilalia, 2009. Première édition 500 exemplaires. 2ème édition 500 exemplaires. En vinyle uniquement.