Archive for juillet 2015

Peut-on acheter un livre juste parce qu’il est beau ? OUI #4

24 juillet 2015

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Encore un joli livre publié aux éditions du Club du meilleur livre. La maquette est une nouvelle fois signée Massin. Encore et toujours, des jeux typographiques et notamment la préface imprimée en vert pour la différencier du texte du roman. Bel effort également au niveau de la couverture et de l’insertion de l’élément en plastique bombé transparent, laissant apparaitre le jaune de la lumière de la lanterne.

Peut-on acheter un livre juste parce qu’il est beau ? OUI #3

21 juillet 2015

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Avant d’acheter La Guerre de Troie n’aura pas lieu je n’avais jamais entendu parlé de Giraudoux (ouais ma culture littéraire laisse à désirer). J’avais hésité à l’acheter car je ne lis que peu de théâtre. Cependant comme il fallait acheter 10 livres pour bénéficier de la promo 10 pour 3 euros, il s’est retrouvé dans ma pile. Je ‘ai pas regretté. Premièrement le livre est génial. J’ai un petit faible pour tout ce qui touche à la mythologie grâce à un prof de collège qui enseignait le français et le latin (M. Piriou, meilleur prof du monde). Deuxièmement l’objet est superbe. La maquette, signée Jacques Darche, est extrêmement travaillée. Elle colle parfaitement au livre et  donne un rythme à la lecture. Encore une fois (j’en avais déjà parlé pour Colline) les premières pages du livre, avant que la pièce ne commence, se déroulent comme un générique.  De plus, tout au long du livre, les motifs de soldats présents sur la couverture ponctuent la lecture. Ils apparaissent au début et à la fin de chaque acte, jusqu’à l’inéluctable. La mise en page est claire et aérée ce qui rend la lecture de la pièce de théâtre agréable. J’ai beau feuilleter le livre assez souvent (plaisir des yeux) je reste à chaque fois surpris par la cohérence de la maquette, par la façon dont elle se lie au texte, et va bien au-delà de la simple belle couverture (ce qui n’aurait déjà pas été si mal).

Peut-on acheter un livre juste parce qu’il est beau ? OUI #2

17 juillet 2015

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On trouve de tout dans les brocantes et dépôt-vente. Il y a quelques mois de cela j’avais déniché 3 livres de la collection « Les enfants du monde » publiée par Dominique Darbois chez Fernand Nathan. La semaine dernière j’en ai déniché un quatrième. Avant de croiser leur chemin, je n’avais aucune idée de leur existence. J’ai tout de suite été attiré par la couverture, puis la mise en page intérieure a achevé de me séduire. Cette dernière est en effet très élaborée et mélange photomontages, motifs graphiques et aplats de couleurs.

Les textes et les photos ont été réalisés par Dominique Darbois, mais les maquettes sont dues à Pierre Pothier. La collection comporte 20 titres qui ont été publiés entre 1952 et 1978. D’autres maquettistes ont continué le travail de Pothier (Aline Elmayan, Gloria de Herrera, Claude Maurel, ou J.D. Lortsch), toujours dans le même état d’esprit, ce qui a permis de donner style et unité à cette collection. La mise en page aventureuse, par l’alternance entre photos, photos détourées et éléments colorés, crée un dynamisme et apporte à l’ouvrage un impact ainsi qu’une présence particulière. Le parti pris graphique confère aux livres une dimension esthétique qui se démarque du simple ouvrage photo destiné à des enfants. Il aurait pu en effet se contenter d’être sage pour ne pas déplaire. La collection a remporté un vif succès, ce qui prouve qu’on peut être

Les livres sont vraiment magnifiques et constituent belle découverte. Je ne sais pas si un jour je lirai les textes. Pour l’instant je me contente de les feuilleter. Il ne me reste plus qu’à continuer d’arpenter les brocantes pour trouver les 16 autres.

Les photos de Dominique Darbois ont fait l’objet d’une publication aux (très bonnes) éditions Xavier Barral en 2004. Le livre s’intitule  « Terres d’enfants« , il regroupe la plupart des photos issues des livres « Les enfants du Monde ». Elles y sont présentées dans leur forme d’origine sans être retravaillées par les maquettistes.

Tamiko Nishimura – Eternal Chase (Grafica, 2012)

15 juillet 2015

Les photos d’Eternal Chase ont été prises par Tamiko Nishimura lors de voyages qu’elle a effectués dans le nord du Japon entre 1970 et 1983 alors qu’elle avait entre 20 et 30 ans.

Photographies de jeunesse, de liberté – sur la route. Eternal Chase est un livre sur le voyage, voyage physique et mentale, d’un lieu à l’autre, de soi à soi, en posant sur le monde un regard introspectif. Mouvement, attente, repos, fatigue, ennui, exaltation, ce carnet de route visuel s’ancre dans la durée, la temporalité longue, celle du voyage avec ses hauts et ses bas, ses pauses, ses différentes vitesses. Déplacements en train, en bus, en bateau, déambulations guidées par le hasard, ruelles sinistres, horizons ouverts, cafés, halls d’attente, sont les séquences à partir desquelles Tamiko Nishimura construit la narration de son périple à travers le Japon. Difficile de ne pas penser à Kérouac et ses pérégrinations exaltées à travers l’Amérique. On trouve ici le même souffle épique, la même énergie, la même soif d’émerveillement, le besoin de se perdre, de se confronter au monde, de se diluer, d’aller seul, solitaire, ce besoin irrépressible de voir, cet appétit de voyage.

De nombreuses scènes de rue ou paysages sont captés à travers une vitre de train ou de bus ou alors saisies comme lors d’errances hallucinées. Ces scènes fantomatiques et irréelles rappellent les visions cauchemardesques de Kerouac à Big Sur : la plage, le bois, la mer, le pont. La frontière entre réel et fantasmé s’amenuise et s’effrite. Ce n’est pas tant un journal de bord chronologique, relatant faits et rencontres, qu’un journal intime lassant entrevoir des états d’âme, des impressions, des sensations, qui prend forme au fil des pages. Des silhouettes fantomatiques et des ombres qui peuplent les images, on ne saura rien, on n’en distingue le plus souvent à peine les visages. Tamiko Nishimura ne cherche pas à capter la réalité mais à saisir un sentiment intérieur. De l’extase, à la menace, à l’ennui, la palette des sensations convoquées est riche.

Noir et blanc contrastés, horizon bancal, pellicule sous-exposée, malmenée, grain omniprésent, flou volontaire… esthétiquement, on est assez proche de Provoke (Tamiko Nishimura a été l’assistance de Daido Moriyama au début des années 70). Cependant dans le fond on est bien loin des mâles préoccupations de Moriyama ou de Nakahira. L’atmosphère n’est pas toxique, l’air n’est pas irrespirable. On se trouve ici sur le versant féminin de « l’esthétique Provoke ». Le propos est moins politique, il est plus tendre, en témoigne les nombreuses images d’enfants. De même le livre comporte beaucoup d’images de femmes, mais à aucun moment elles n’apparaissent comme des objets sexuels ou de désir. Il ne faudrait toutefois pas croire que les photos de Tamiko Nishimura soient douces, elles sont âpres et il s’en dégage une impression de catastrophe imminente.

L’objet livre en lui-même est également très beau. Le papier est légèrement granuleux, l’impression est très belle, les noirs profonds se rapprochent de l’héliogravure. La reliure est agréable : les doubles pages s’aplatissent parfaitement ce qui minimise fortement la coupure des images par la gouttière centrale. On entre ainsi parfaitement dans les photos, la lecture devient immersive et on se laisse absorbé par la beauté du grain.

Eternal Chase est vraiment un livre magnifique. Je suis vraiment surpris qu’il n’ait pas fait plus parlé de lui à sa sortie et qu’il ne se soit pas retrouvé dans une multitude de tops de fin d’année. D’une certaine manière tant mieux, il est toujours disponible et ne fait donc l’objet d’aucune spéculation.

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Emprunt médiathèque #3

11 juillet 2015

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