Archive for juillet 2010

Washington Phillips – Denomination Blues (Part One) / Take Your Burden To The Lord And Leave It There (The Great Pop Supplement, 2007)

26 juillet 2010

C’est en discutant, par commentaires interposés,  avec la personne derrière l’excellent blog Les Maîtres Fous, à propos du label Mississippi Records que je me suis souvenu que je possédais ce 45T.

Comment avais-je pu l’oublier alors que chacune des deux chansons qui y sont gravées peut prétendre au titre de plus beau morceau de l’univers!

Washington Phillips n’a enregistré que 18 titres entre 1927 et 1929 mais seuls 16 ont survécus.  Il s’accompagne seul à l’aide d’un instrument mystérieux : le zither.

Les chansons de Washington phillips sont magnifiques. La sonorité étrange du zither leur confère un caractère fantomatique presque irréel. Elles évoquent un âge perdu dans le temps, une fête foraine céleste au ralenti.

Ce qui frappe également c’est la façon dont l’émotion et la ferveur sont omniprésentes à la fois tendues et contenues, prêtes à submerger l’auditeur mais toujours contrôlées avec pudeur par le chanteur. Bob Dylan a dû en prendre bonne note quand il découvrait émerveillé les chanteurs de blues au début des années 60.

Les deux titres du 45T superbement édité par The Great Pop Supplement sont en écoute ci-dessous. Une compilation regroupant  toutes les morceaux enregistrés par Washington Phillips est en écoute sur Deezer.

J’ai vu Bob Dylan en concert

2 juillet 2010

Comme l’indique le titre de ce billet j’ai vu Bob Dylan au Zénith de Nantes. Je ne m’attendais pas à des miracles mais je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de le voir en live. Je n’en n’aurai sûrement pas d’autre et je l’aurais regretté toute ma vie si je l’avais raté.

C’est peut être parce que j’y allais sans grande conviction qu’au final j’ai été agréablement surpris. Il a commencé d’emblée avec Leopard Skin Pill Box Hat, puis ont suivi Highway 61 et une superbe version  de Visions of Johanna malheureusement gâchée par deux connards qui n’ont pas arrêté de parler. Comment peut-on parler dans ces moments là ? Bref, je me déplace sur la droite pour fuir les deux lourdauds et Dylan enchaîne avec (je ne me rappelle plus l’ordre exacte) Sick of love lui aussi magnifique, Like a Woman, Shelter from the Storm, Stuck Inside of Mobile With the Memphis Blues Again, et une autre chanson issue de Time Out of Mind dont j’ai oublié le nom mais qui était absolument magnifique, lourde et sale et d’une intensité incroyable, et c’est quelqu’un qui a vu Sunno))) en concert qui parle.

Il y a aussi eu d’autre chansons que je ne connaissais pas et d’autres encore que je n’ai pas reconnues mais qui sonnaient vaguement familières. J’ai été assez déçu par sa version de Blowing in the Wind que j’ai bien eu du mal à reconnaître, mais cela je m’y attendais et je suis surpris que ce ne soit pas arrivé plus souvent. Dylan a toujours modifié de manière assez importante ses morceaux durant les concerts et a fortiori ceux qu’ils interprétais jadis seul à la guitare.

Le grand moment de la soirée fût incontestablement Ballad of a Thin Man, tout simplement à tomber par terre. Je me serais cru en 1966. Le premier titre de l’unique rappel fut Like a Rolling Stone. Autre moment magique. Je peux maintenant dire que j’ai vu Bob Dylan interpréter Like a Rolling Stone ! Je ne me rappel plus des deux titres suivants.

J’appréhendais un peu la voix de Dylan que l’on dit avoir disparue. Il n’en est rien. Elle a bien changée c’est tout. J’avais parfois l’impression d’entendre Tom Waits chanter.

J’ai également été très agréablement surpris pour les musiciens et les arrangements. Tout était d’une grande sobriété. Pas de choeurs dégoulinants, pas d’arrangements sirupeux mais un son brut et direct qui donnait un sentiment d’intimité dans une salle pouvant pourtant accueillir plus de 8000 personnes.

Dylan est une légende et l’un de mes musiciens préférés  et je peux maintenant dire que je l’ai vu en concert. A quand Neil Young ?

Et vous si vous l’avez vu, qu’en avez-vous pensé ?