Archive for Mai 2009

Vibracathedral Orchestra – The Momentary Aviary (Manhand, 2009)

15 Mai 2009

mh96detail

Le nouvel album de Vibracathedral Orchestra a été enregistré à Londres et Cambridge les 26 et 27 août 2007. Il est publié sur Manhand, le label de Sunburned Hand of the Man.

Sur cet album, pas de nom de morceaux  mais une unique composition divisée en Part one et Part two répartie de part et d’autre des faces du vinyle. La première face est divisée en trois « mouvements ». Cela commence sur les chapeaux de roues avec des chants d’oiseaux associés à des larsens furieux et à un harmonium afin de former un dense magma sonore qui se transforme progressivement en un capharnaüm extatique. Brusquement le rythme s’affole. Les percussions s’emballent, le rythme devient effréné et des explosions de larsens et de saturations éclatent. La musique se transforme en une tornade sonore. On se trouve plongé au coeur d’un ouragan de décibels traversé de bruits électriques. On entre en transe enivré par les nappes d’orgue qui se superposent au magma sonore. La musique atteint petit à petit une dimension paroxysmique. La tension retombe ensuite petit à petit, on reste abasourdit encore sous le choc. La furie laisse place à une troisième partie où se fait entendre un orgue planant qui se superpose au tapis créé par l’harmonium, les percussions étouffées et le souffle rauque d’un saxophone.

La face B s’ouvre par ce qui semble être des instruments à vent aux sonorités orientales (Il n’y a aucune indication concernant les instruments utilisés. Je peux uniquement dire que pour moi cela sonne, ou Vietnamien, ou Pakistanais, ou Tibétain. Vous devinez dès lors que je n’y connais rien…) A ces instruments à vent s’ajoutent des orgues et des percussions au rythme plus lent. La musique se densifie et s’organise progressivement. Contrairement à la face A, elle est ici plus morbide dans un style assez proche de celui de Silvester Anfang. Il s’en dégage quelque chose d’obscure et de malsain. Soudain un mur de bruits et de saturation s’abat brutalement avant que ne rugissent des guitares abrasives et que des percussions ne martèlent des rythmes hypnotiques. Larsens et chants d’oiseaux s’unissent à nouveau pour recréer ce qui avait été commencé sur la face A mais cette fois-ci avec une brutalité inouïe. Décharges de décibels chauffées à blanc, chapes de larsens, et sons saturés lacèrent les tympans. L’intensité est à son comble. Le bruit est assourdissant. C’est comme regarder fixement une lumière blanche aveuglante.

Il est nécessaire d’avoir l’oreille entraînée pour ne pas voir dans ce disque qu’un déluge sonique inécoutable. La première écoute a été assez éprouvante pour moi. Je ne découvre que maintenant la beauté qui s’y cache. Il faut du temps pour s’habituer à l’intensité sonore et réussir à creuser le magma pour en déchiffrer les strates. Passé ce temps d’adaptation, ce disque est absolument sublime. Un album d’une grande beauté. Il incarne à mon sens la descendance du free jazz tel que John Coltrane, Pharoah Sanders et Albert Ayler le jouait dans les années 60. Bien évidemment, comparer un obscure groupe de musque expérimentale anglais aux géant du free Jazz Américain va sûrement faire hurler quelques personnes (pour peu que quelqu’un lise cet article). L’album The Momentary Aviary partage avec ses illustres prédécesseurs, la même dimension spirituelle. L’esthétique du cris, ou du bruit dans le cas présent, ne vise pas à la destruction mais représente bien au contraire la rage du vivant, l’énergie primale créatrice de vie et de beauté. De cette violence et de cette intensité ne se dégage aucune énergie négative, mais un sentiment de béatitude et complétude totale. Il s’agit là du bruit d’une force créatrice exacerbée : du bruit du Divin. Tout comme les maîtres du free jazz spirituel, le Vibracathedral orchestra, se plait à mélanger les sonorités de différentes cultures, voire même ici, sonorité électriques, acoustiques et naturelles (chants d’oiseaux). Les frontières sont abolies et la musique invite de toute son énergie à une fête et à une joie universelle.

Ecoutez un extrait de l’album ici ou regardez une vidéo qui offre un bel aperçus de ce que le groupe peut faire sur scène,

Vibracathedral Orchestra, The momentary Aviary, Manhand 96, 2008.  Vinyle limité à 600 exemplaires numérotés, avec pochettes avant et arrière collées + poster inclus.

Kevin Drumm – Imperial Distortion

13 Mai 2009

Ce disque me fait penser à une plongée, à une vision de fonds sous marins. Non pas ceux des eaux turquoises peuplées de coraux et de poissons multicolores mais ceux des grandes profondeurs et des abysses où règnent le froid et le noir absolu. Il se dégage d’Imperial Distortion une impression d’infini et d’apesanteur mais aussi de claustrophobie et d’écrasement, la pression des tonnes d’eaux aux dessus ne votre tête. C’est comme flotter dans les ténèbres oppressantes, éclairé uniquement par une unique et faible lumière. Des particules en suspension traversent le faisceau lumineux. Le fond est tapissé d’algues verdâtres, de coquillages morts et de déchets, vestiges pathétiques de notre civilisation. Tout n’est qu’ éternité et désolation. Il n’y a rien d’autre à entendre que le silence pesant de l’immensité liquide. Mais pour qui sait entendre, le silence n’est que relatif. Sa musique est subtile, elle s’étire à l’infini, se dérobe, réapparaît, se dissout et évolue perpétuellement. Telle est la musique de Kevin Drumm, à la limite de l’immobilité mais en constante mutation. Chaque longue plage est comme un condensé de silence en suspension. Imperial Distortion m’évoque les Selected Ambient Works II d’Aphex Twin immergés en eaux profondes.

Vous trouverez des extraist en écoute ici et

Kevin Drumm – Imperial Distortion, Hospital Productions, 2008.

Silvester Anfang / Jack Rose // Sylvester Anfang II // Burial Hex

13 Mai 2009

Rose Anfang

Jack Rose / Silvester Anfang, Funeral Folk, 2007. Limité à 300 copies. Réédité sur Aim records avec une autre pochette.

Burial Anfang

Burial Hex / Sylvester Anfang II, Aurora Borealis, 2007. Limité à 500 exemplaires numérotés.

Silvester Anfang est issue du label belge Funeral Folk. Leur musique est une sorte de  free-drone-kraut-n’importequoi-DIY folk à tendance satanique. C’est étrange, glauque amateur, et psychédélique. Je connaissais d’eux un cdr sorti sur Funeral Folk. Les intensions étaient bonnes, les idées aussi mais le résultat n’était pas vraiment concluant. Trop brouillon pour moi. J’ai pourtant été intrigué quand j’ai vu qu’ils sortaient un 45T en compagnie de Jack Rose. J’aime Beaucoup la musique de Jack Rose et j’étais curieux de savoir ce que le bonhomme pourrait bien produire pour un obscure label européen comme Funeral Folk plutôt habitué à sortir des cdr ou des cassettes aux pochettes photocopiée et dégueux. Le fait qu’il s’agisse d’un 45T m’intriguait aussi, d’autant plus que cela reste la seule production vinyle du label à ce jour.
Face A, Jack rose reprend How green was my valley de John Fahey et Buckdancer’s choice de Sam Mcgee (que je ne connais pas). Je m’attendais à trouver le côté le plus expérimental et bruitiste de Jack Rose sur ce 45 T mais à ma grande surprise les deux morceaux sont joués de manière très conventionnelle. Le morceau de fahey est conforme à l’original, celui de McGee est rapide et enjoué. Pas de grosse surprise mais du bon Jack Rose.
Face B, Silvester Anfang nous interprète « Geen Vlaemsch, geen senzen ». Le style du groupe est instantanément reconnaissable : longs drones acoustiques, batterie très aléatoire et incantations sinistres perdues dans la brume. Cependant au lieu de s’égarer et de tourner en rond comme cela est parfois le cas dans leurs autres productions, ils restent concentrés et nous délivrent un condensé de ce qu’ils savent faire de mieux. Après une introduction assez apathique et funèbre, le groupe se lance dans un jam hypnotique construit autour d’un solide rythme tribal et de murs de saturations qui se superposent les un aux autres dans une lente montée vertigineuse. La place restreinte d’une face de 45T exige une concision qui est au final bénéfique au groupe.

En 2008 Silvester Anfang se transforme en Sylvester Anfang II (toute ressemblance avec le passage de Amon Düul à Amon Düul II n’est pas fortuite). Le groupe sort un autre 45T mais cette fois-ci sur le label métal-folk-ténébreux-expérimental Aurora Borealis en compagnie du Burial Hex (que je connaissais de nom uniquement). La musique du groupe sonne nettement moins amateur mais terriblement plus psychédélique et groovy. Pour ainsi dire Offerbloed van Maansekte semble venir d’une chute de studio de Pink Floyd période A Saucerful of Secrets. Le titre évoque le final de Careful with that axe Eugne éxectué par Can fou furieux, le tout se finissant dans un déluge de larsens. Oui rien que ça et je n’exagère qu’à peine. Jugez par vous-même avec cet extrait. La face B confiée à Burial Hex est moins ma tasse de thé mais est tellement étrange qu’elle ne manque pas titiller ma curiosité et je me surprends à y revenir de temps en temps. Comment décrire cette assaut sonique ? Imaginez un groupe de black métal expérimental lo-fi remixé par Black Dice. C’est assez éprouvant, un morceau suffit, je n’ai ni l’endurance ni l’entraînement pour écouter un album de ceci en entier, c’est entre autre pour cela que j’aime les 45T : la bièveté. Ecoutez un extrait chez Boomkat.

A noter que Sylvester Angfang II vient de sortir un nouvel album sur Aurora Borealis. Ce que j’ai pu en entendre a l’air très bon et dans la lignée de ce split 45T. J’ai hate de le commander et de l’écouter.

Black Dice – Kokomo

12 Mai 2009

Je ne suis en général pas fan des Black Dice mais là je m’incline.

Un grand moment de rock’n roll

7 Mai 2009

Un très grand moment de télé. Jon Spencer live à NPA. J’avais les yeux rivés sur l’écran et j’étais aux anges.

Jeff Buckley live à NPA

7 Mai 2009

Je viens de tomber sur cette vidéo de Jeff Buckley chantant Hallelujah à Nulle part ailleurs. Sidérant !

Sonic Youth en vidéo

7 Mai 2009

Sonic Youth très énervé en 1983 à Poitier. C’est assez drôle de voir Lee Ranaldo en blanc bec surexcité. Mention spéciale pour le look de Kim Gordon.

Je me rappelle quand Canal + s’intéressait encore à la musique. Je ne ratais jamais les lives de Nulle Par Ailleurs. Je suis assez nostalgique de cette époque où j’attendais fébrilement de découvrir des nouveaux groupes devant mon poste de télé et d’en parler le lendemain avec mes potes.  Il n’y a plus rien de comparable à cela sur nos écrans aujourd’hui et ne me parlez surtout pas du consensuel Taratata.

Pink Floyd : condensé de pop barrée (2)

7 Mai 2009

Mister Bungle – Disco Volante

7 Mai 2009

disco-volante-green-lp

L’album Disco Volante de Mr. Bungle vient d’être réédité en vinyle. Il en existe deux versions : une standard avec vinyle noir et une autre limitée à 1000 exemplaires de couleur verte.  Attention, seule la version de couleur verte possède le 45T présent avec l’édition originale. La face A du 45T contient Platypus car l’album est trop long pour pouvoir mettre ce titre sur l’espace restreint du Vinyle 33T. La face B est un morceau de secret Chiefs 3, autre groupe de Trey Spruance, guitariste de Mr. Bungle. Je n’ai pas réécouté cet album depuis des années et ne le referai pas avant de recevoir cette magnifique réédition. J’ai hâte.
Commandez votre exemplaire ici.